Malgré des conditions météorologiques d’une exceptionnelle douceur durant tout l’automne, la neige était bel et bien au rendez-vous ce week-end sur les pistes de l’Alpe d’Huez. Les chutes de neige n’ayant pas été suffisantes, les canons à
neige artificielle qu’il faut désormais appeler « enneigeurs », ont pris le relais pour assurer la couverture minimale et faire ainsi le bonheur des premiers skieurs !
Cette
neige artificielle, souvent décriée, accusée de polluer et d’être la source de déséquilibre écologique, était justement au cœur des débats lors des « 9ème rencontres météo montagne La Crosse Technology » organisées dans la station ce week-end. La réunion entre scientifiques, présentateurs météo, et professionnels de la montagne, a permis de tordre le cou à un cortège d’idées reçues et de démontrer que la neige fabriquée peut être écologique !
La neige de culture est constituée le plus simplement possible, avec de l’eau et de l’air froid. Il n’y est ajouté aucun additif, et cette neige retourne, lors de la fonte, dans son milieu naturel aussi propre qu’elle a été prélevée. Concernant les ajouts artificiels, la réglementation est effectivement claire, aucun additif n’est autorisé en France ! Le problème vient plus de l’énergie et des ressources utilisées pour la fabrication de la neige artificielle, en effet cette fabrication est gourmande en électricité mais surtout en eau. A l’Alpe d’Huez, pour alimenter les 800 canons de la station, 500 000 m3 d’eau sont nécessaires chaque année ! Mais des règles strictes sont désormais appliquées, et des bassins de retenu, qui récupèrent l’eau de la fonte des neiges sont construits en altitude afin de ne pas puiser dans les lacs naturels, les rivières ou les nappes phréatiques. A l’Alpe d’Huez, pour des raisons d’économie des ressources naturelles, on enneige les pistes à « minima », l’épaisseur moyenne du manteau artificiel, n’a jamais dépassé les 70 cm.
En France, seulement 18% des pistes sont enneigées artificiellement sur l’ensemble des massifs de l’Hexagone. Enfin, le « tout artificiel », serait impossible, on ne peut pas en mettre partout ni avoir des bassins de retenue à l’infini. On ne dépassera jamais 1/3 des pistes en neige de culture. Le canon à neige est une réponse technique à un problème économique, c’est de toute façon une solution à court terme. Si le réchauffement climatique se confirme, il n’y aura, un jour plus de neige, et on ne pourra pas en créer indéfiniment !
Quelques liens utiles :
- Différence entre la neige naturelle et la neige artificielle : le site
- Comment fabrique-t-on la neige artificielle ? le site
- Les canons à neige artificielle favorisent la pollution des sols sur Planete Bleu
Commentaires
Non pas du gazol, mais de l'électricité pour faire fonctionner les canons à neige... comme indiqué dans l'article, mais c'est pas beaucoup mieux : peut être même c'est pire = énergie nucléaire et on peut pas dire que l'on soit très au point à ce jour en ce qui concerne le retraitement des déchets nucléaires...
Il faut savoir que la fabrication de la neige artificielle nécessite l'utilisation du Snomax, un additif permettant d'accélérer la cristallisation de l'eau en élevant le point de congélation de 2 à 3°. Le Snomax à la particularité d'être une protéine, issue de la culture de bactéries, favorisant le développement des micro-organismes et par là même la pollution des sols... Affaire à suivre !
Source : Planete Bleu : eau.apinc.org
Source : Planete Bleu : eau.apinc.org
Il faut ajouter que l'enneigement artificiel est un grand consommateur d'eau douce ! près de 4000 m3 d’eau à l’hectare, soit une quantité très supérieure à l’irrigation du maïs et voisine de l’irrigation en arboriculture provençale d'après un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) en 2002...