Le Prix des lecteurs de Corse est un prix original puisqu’il récompense d’une part une œuvre francophone et d’autre part une œuvre de langue corse. Le jury est composé de lecteurs des bibliothèques de l’île.
Les trois auteurs lauréats du prix des lecteurs corses ont en commun d’évoquer dans leur roman les thèmes de l’enfermement et de l’insularité. Pour Miléna Agus (Mal de Pierres), le territoire de l’enfermement est la Sardaigne de la Seconde Guerre mondiale et ses carcans familiaux. Une femme y résiste à la pression moral qui voudrait qu’à ses trente ans révolus, elle ne soit qu’une vieille fille. Une maladie la contraint à quitter le sol matriciel pour se rendre sur le continent. Fatalement, ce déplacement entraîne la rencontre amoureuse qu’elle attendait. Le récit est pudique et précis délivrée par la protagoniste à sa petite-fille.
Dans Elle s’appelait Sarah, l’isolement est le fait de l’Histoire. Sarah, une fillette de dix ans qui porte l’étoile jaune, est arrêtée avec ses parents par la police française, au milieu de la nuit. Paniquée, elle met son petit frère à l’abri en lui promettant de revenir le libérer dès que possible. Son récit est livré quarante ans plus tard à Julia Jarmond, une journaliste américaine qui doit couvrir la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv.
Marcu Biancarelli (Stremu miridianu) , auteur corse, met en scène dans de courtes nouvelles, des personnages aux prises avec l’enferment et leur insularité. Cet auteur récompensé par salon international du livre insulaire d’Ouessant incarne la littérature corse moderne. Bilingue (il est professeur de corse dans un lycée du sud de la Corse), il décrit les réalités de la société corse contemporaine, sans folklore ni affectation. Vous pourrez lire en français Prisonnier aux éditions Albiana.
Renée Lauster pour beaute-femme.org
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