Dans les pays du sud de l’Europe, le nougat existe sous d’autres appellations, pour les grecs c’est le halva, de même que pour les turcs. Pour les espagnols, c’est le touron et torrone pour les italiens. Les noms sont différents, mais à chaque fois, c’est une préparation à base de sucre, de miel, d’amande, de pistaches, de noix et de noisettes. Le nougat est dit de Montélimar car la ville et ses environs assurent 90% de la production hexagonale
Pour la petite histoire, le célèbre agronome Olivier de Serre, aurait introduit les amandiers, un des constituants majeurs du nougat, dans la Drôme, au XI ème siècle, ce qui expliquerait la production de nougat à Montélimar. Si la cité, située sur le roubion, rivière locale, est aujourd’hui la capitale française du nougat, c’est parce que descendre dans le sud en juillet-août a toujours été un cauchemar. Encore plus avant guerre que de nos jours. A l’époque, les trains de la compagnie PLM (Paris-Lyon-Marseille) ancêtre de la SNCF actuelle s’arrêtaient à Montélimar pour refaire le plein d’eau et de charbon . Sur les quais, d’accortes provençales, agitaient sous le nez des voyageurs des barres de nougat. Pour ceux qui partaient en vacances en voiture, l’interminable traversée de Montélimar prenait des allures de parcours d’obstacles. Coincés des heures dans leur véhicule, rôtissant en plein soleil, les parents pris en otages, dégainaient leur porte-monnaie pour calmer leur progéniture en leur offrant des barres de nougat.
En 1968, à l’ouverture de l’autoroute du soleil, les confiseurs Montiliens ont eu très peur que leur commerce ne périclite. Ils ont réagi en créant un groupement d’intérêt économique « internougat » dont la principale mission est encore d’actualité, c’est à dire écouler la barre de nougat aux magasins des aires d’autoroute. L’expression nougat de Montélimar est étonnamment connue dans l’inconscient collectif. Sa notoriété est sans commune mesure avec la consommation réelle en France qui reste marginale comparée à nos voisins du sud de l’Europe.
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