Dans le cadre du festival Les Bombayers de Lille 3000, le Tri Postal situé dans le centre de Lille, près de la gare Lille Flandre, présente une remarquable exposition, non pas tant sur l’art Indien, que sur la perception que l’on peut en avoir et celle qu’en ont les indiens, au travers de nombreuses oeuvres, insolites et pleines de sens, de mouvement, de dynamisme. A voir absolument du 14 octobre jusqu’au 14 janvier 2007.C'est une vision contrastée de l’Inde, qui s'opère à travers de multiples supports, du grain de sable au lecteur Dvd ! On peut ainsi y découvrir, installée sur des transats, l’oeuvre de Marina Abramovic, une mosaïque de télévision sur lesquelles des visages de bonzes tibétains psalmodient des mantras. A proximité ce sont des statues traditionnelles sur des perchoirs, ou encore une tête de Bouddha géante dorée, un éléphant symbole de fertilité et de chance tel le dieu Ganesha.
L’exposition présente aussi des dessins et des peintures de divinités bariolées et accompagnées de dorures et de souvenirs de touristes appelées « Lipstick painting », exprimant cette diversité et cette hétérogénéité que l’on peut rencontrer en Inde. C’est aussi la fragilité et le dynamisme de l’architecture qui y est évoqué autour des formes en sable sur le sol de l’exposition : « Seven faces of Dust ». Mais ce qui nous touche dans cette exposition, c’est la volonté de montrer non seulement la diversité de l’Inde mais aussi la masse, le poids que l’Inde représente en terme de population, de culture : c’est la promiscuité et la violence que l’on peut y subir dans ce pays qui vit naître « Ghandi » l’homme qui prêchait la politique de la non-violence.
Ces violences d’origines diverses sont liés simplement a l’effet d’empilement que l’on peut entre autre trouver dans les bidonvilles. C’est ce qu’on retrouve dans l’oeuvre d’Hema Upadhyay, « Dream a Wish-Wish a Dream » : un empilement de maquettes, sur un peu moins de dix mètres carré, juxtaposées à mur couvert de gros cafards. C’est aussi la violence que peut représenter le militaire comme le montre Anita Dube dans tous ces objets du quotidiens peints aux couleurs des tenues de camouflage. C’est encore cette approche au travers de plusieurs écrans de télévision du filage du coton avec d’anciens métiers à tisser en bois, que l’on peut comprendre, non pas simplement, ce qu’est l’automatisation de l’homme, mais comprendre ce qu’est son aliénation.
Plus loin des photos, des vidéos expriment à nouveau ce contraste notamment dans « Le Ghost Transmemoir » de Prakash Rao : un alignement de lecteurs Dvd portables encastrés dans de vielles lampes de Zinc où tourne en boucle un film sur la vie quotidienne et fourmillante des Indiens.
On peut être aussi impressionné par la salle au flacon « Blame » de l’artiste Shipa Gupta, sensé contenir du sang , mais contenant simplement un liquide de couleur rouge, l’étiquette invitant le quidam à comprendre que nous sommes tous identiques quelque soit la confession. On trouvera aussi dans cette salle, deux bancs nous invitant à une expérience sonore : un ensemble de brouhaha et du tumulte de la vie électronique de l’Inde. Cette exposition souligne la cohabitation de Inde d’aujourd’hui avec ses technopoles florissantes, et de l’Inde d'hiers aux multiples dieux ou déesses omniprésents.
L’exposition Futurotextile
Avec l'exposition Futurotextile, le tri postal propose de découvrir la fabrication du textile, depuis ses origines jusqu'à ses nouvelles formes, que l’on pourra rencontrer dans un futur proche. Une exposition qui se veut par sa nature plus pédagogique. On pourra contrairement à l'exposition sur l’Inde, toucher les objets exposés à l’exception de quelques uns.
Le textile d’origine naturelle, végétale ou animale, à base de coton, de lin, de chanvre, de laine de mouton, et les textiles plus modernes à base de polymère et dérivé du plastique y sont décrits au travers de fiches et de vidéos. On pourra y découvrir les nouveaux textiles déjà utilisés par la Nasa ou les pilotes de chasse et autres professions à risques. Ainsi les sapeurs pompiers, peuvent être muni d’un habit fait en tissus permettant une protection plus avancée contre les températures supérieures à 1000 C°.
D’autres textiles, plus innovants encore, à base de fibres optiques ou de matériaux semiconducteurs permettent des éclairages à l'intérieur même du textile ou encore des effets sonores via le tissu.
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