La première apparition des Shadoks en 1968 à la télévision avait jeté un pavé dans l’océan convenu des programmes de l’époque. Ces drôles de bêtes allaient des années durant apporter fantaisie, humour et poésie. Conspuée (« cette série est idiote, c’est une imbécillité »), la série a cependant résisté quelques années et reste fraîche dans nos mémoires.
Les Shadoks sont les enfants du Service de la Recherche de l’ORTF, honorable producteur de télévision qui n’avait pas froid dans le dos et du cœur au ventre. Les bestioles en question, création de Jacques Rouxel servirent au début à tester l’animographe, un prototype de machine à dessin animé, mais devinrent rapidement les stars du petit écran. Leur apparition, fort courte, puisqu’elle durait deux minutes était quotidiennement attendue par les petits et les grands. Leurs aventures foutraques, les commentaires savoureux d’un Claude Pieplu très en verve, la musique pointilliste de Robert Cohen-Solal ont colporté quatre années durant un univers fabuleux, drôle et impertinent. Si l’on se souvient volontiers que « les Shadoks pompaient » se souvient-on en revanche du cosmogol des Gibis qui préfigurait les envolées des navettes spatiales, des problèmes de physique que les planètes instables posaient aux Shadoks, de l’apprentissage sans douleur et en riant de toutes ces notions scientifiques égrenées dans tous les épisodes. Sait-on combien d’enfants nourris au « gabuzomeu » shadokien sont devenus au final d’éminents scientifiques ?
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