Il n’y a pas si longtemps de ça, lorsqu’on pensait Lacoste on pensait polos et sportswear un brin bcbg et surtout tristounets. D’un autre côté, il faut en convenir, Lacoste c’est à l’origine un vêtement de sport, le polo justement, destiné au confort personnel de René Lacoste, tennisman français surnommé « Alligator » aux vues de la ténacité dont il fait preuve sur les courts. Bref, a priori rien de folichon pour la modeuse qui aura tendance à préférer n’importe quel top un brin customisé à l’austérité d’un polo en coton, même brodé d’un croco vert. Mais le vent tourne et depuis quelques saisons, la marque déploie des trésors d’imagination pour rajeunir et réactualiser son image, elle se veut mode mais pas n’importe comment, pas question de renier ce qui fait sa force, cet esprit sportswear chic, cette élégance toute sobre évoquant qualité et tradition.Pour la petite histoire, tout commence en 1923 à l’occasion d’un tournoi de tennis en Australie où l’équipe de France, parmi laquelle René Lacoste, séjourne le temps du Challenge Round. Le jeune sportif a parié sur sa victoire et il doit recevoir, le cas échéant, une valise en crocodile de la part de l’entraîneur de l’équipe, Pierre Gillou. Contre toute attente, René Lacoste essuie une défaite mais non sans se battre, ce qui lui vaudra le surnom de l’Alligator en référence à l’animal qui, dit-on, ne lâche jamais sa proie.
Au même moment, le petit monde du tennis connaît quelques bouleversements et ce sport qui se pratiquait à l’origine en tenue de ville commence à voire poindre sur les courts un attirail de sport plus adapté à l’effort.
Le jeune René Lacoste est par la suite amené à de nombreux voyages aux Etats-Unis où les étés se font étouffants, il a alors l’idée d’une chemise qu’il se fait confectionner et sur laquelle son ami Robert George fait broder, sur le cœur, un petit crocodile vert qu’il a lui-même dessiné.
Peu après, le jeune homme est forcé de mettre un terme à sa carrière de sportif pour des raisons de santé, mais loin de se laisser abattre, l’ « ancien » sportif se lance dans le monde des affaires. Il crée en collaboration avec André Gillier, un polo destiné aux joueurs de tennis, de golf et au monde de la voile.
Ledit polo a de quoi séduire les sportifs, blanc au départ, il est confectionné en 100% coton et maille piquée, léger, aéré et absorbant, il constitue un accessoire de sport tout confort à l’allure élégante.
En 1951, le fameux polo blanc orné d’un crocodile s’offre un petit coup d’éclat et est commercialisé en 3 autres couleurs : rouge, bleu marine et bleu ciel.
Le polo fait mouche, fort de la renommée de l’ex-joueur de l’équipe de France mais aussi de l’innovation que représente cet accessoire spécial sportifs.
Les ventes s’accroissent encore dans les années 60, boostées par la toute nouvelle mode du sportswear, le polo au crocodile n’est plus seulement réservé aux terrains de sport, il se porte désormais dans la rue. En 1967 il est disponible en 21 coloris tandis que née la ligne d’accessoires de sport réservés aux femmes, dans le même temps, Lacoste s’internationalise.
La marque commence à se diversifier en 1989, avec d’abord une ligne d’accessoires destinés aux golfeurs puis de chaussures, des articles d’horlogerie, une ligne de linge de maison, de bagagerie et de petite maroquinerie, des parfums,...
L’année 2000 représente un tournant dans l’histoire de Lacoste lorsque Christophe Lemaire est nommé directeur artistique et chargé d’offrir un petit coup de jeune au fameux crocodile un brin vieillissant.
Il présente sa première collection pour le printemps/été 2002 lors de la semaine de la mode masculine à Paris en 2001 et, déjà, on sent un vent de fraîcheur souffler sur la marque de sportswear chic.
Depuis, les collections signées d'un croco vert n’ont de cesse de nous surprendre agréablement, féminines, élégantes tout en restant agréablement « sporty », on découvre avec plaisir des accessoires phares imaginés en version Lacoste, de jolies petites robes aux lignes épurées relevées de détails bien pensés, des pulls qui, coupés à la perfection, s’ornent d’une capuche comme pour dire, mode oui, mais toujours Lacoste, des sandales à croquer dont les rubans enlacent la cheville laissant apparaître un petit crocodile brodé sur le pied… Bref un coup de jeune jusque maintenant réussi, une collection savamment équilibrée qui vogue entre touches sports, allure chic, esprit mode... A suivre de très près !
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