Lorsqu’on pense chirurgie esthétique et poitrine, on pense généralement prothèses et augmentation mammaire mais rarement réduction. Pourtant, il s’opérerait chaque année à peu de choses près autant de réductions mammaires que d’augmentations, mais visiblement on en parle moins. Lorsque la taille de la poitrine devient une gène, tant physique que psychologique, on envisage une réduction mammaire avec plus ou moins d’appréhension. Le fait est que si l’augmentation ne laisse presque pas de cicatrices et peut même dans certains cas être quasi invisible, la réduction, elle, s’avère plutôt lourde et laisse sur la poitrine des traces indélébiles. C’est bien souvent l’un des principaux freins énoncés par les candidates à la réduction mammaire avec la peur de la douleur, de la perte de sensibilité ou de perdre un peu de leur féminité…Mal de dos, douleurs aux épaules voire même au cou, irritations du sillon sous-mammaire, difficultés à trouver de la lingerie à sa taille comme des vêtements adaptés, regard des autres, posture voûtée, activités sportives rendues difficiles… sont autant de maux que connaissent bien les femmes souffrant d’une hypertrophie mammaire, entendez par là, d’une poitrine trop volumineuse aux vues de leur silhouette.
Alors, quand juge-t-on qu’il y a hypertrophie mammaire, où se situe la limite ?
On considère en France qu’un sein de taille « normale » varie entre 200 et 350 cm3 et que de 400 à 600 cm3 on est en hypertrophie modérée, ce qui correspond à des bonnets D et F. Au delà de 600 cm3 on parlera d’hypertrophie importante. Cela dit, il faut tout de même préciser que ces mesures données sont fixes et ne prennent pas en compte les morphologies des unes et des autres. En effet, d’une femme à l’autre, une même taille de bonnet peut avoir un aspect tout à fait différent en fonction de la taille, de la silhouette, du poids,… un même volume de sein pourra sembler harmonieux sur la première et disgracieux sur l’autre.
Comment se passe une réduction mammaire ?
Bien souvent, une poitrine trop volumineuse présente également une ptôse, c’est à dire que le poids du sein pesant sur la peau entraîne un relâchement de cette dernière qui va se solder par un affaissement de la poitrine. Le chirurgien devra donc retirer une partie de la glande mammaire et, pour redresser la poitrine, repositionner le mamelon et retirer l’excédent de peau, donc remodeler complètement le sein. Et c’est ce qui explique les cicatrices importantes qui résultent de l’opération, cicatrices que l’on dit en forme de T inversé, la première allant du mamelon jusqu’au sillon sous-mammaire et la deuxième longeant la totalité du sillon. Enfin, l’aréole présentera, elle aussi, une cicatrice sur son pourtour, dans la majorité des cas, mais qui reste en général plus discrète que les autres une fois cicatrisée complètement.
Il est d’ailleurs important de préciser que ces cicatrices, si elles s’atténuent considérablement, durant les premiers mois suivant l’opération d’abord, puis tout au long des deux années qui suivent, ne disparaîtront jamais. Et il faut savoir que le résultat d’une réduction mammaire varie d’une femme à l’autre, en fonction de l’âge mais aussi de la qualité de la peau et de sa capacité à cicatriser.
Quand peut-on envisager la réduction mammaire ?
On ne peut envisager de réduction mammaire qu’une fois le développement mammaire achevé, c’est à dire une fois que la poitrine a atteint sa taille définitive, soit aux environs de 16 ans.
Cela dit, les chirurgiens mettent l’accent sur l’importance d’avoir un poids le plus stable possible, notamment chez les femmes souffrant d’obésité. En effet, avec la prise de poids, le volume de la poitrine peut augmenter sensiblement.
Enfin, il est important de préciser qu’après une réduction mammaire il faut attendre 1 an minimum, voire 2 ans, avant d’envisager une grossesse, la poitrine pouvant, face aux changements hormonaux, grossir et changer de forme. Ce qui soulève la question de l’allaitement, il n’est pas rare qu’une réduction mammaire empêche ou entrave l’allaitement en diminuant la quantité de lait produit. Ainsi, si vous envisagez d’avoir des enfants et que l’allaitement est pour vous un point essentiel, il vous faut prendre en compte ces risques.
Quelles sont les suites de l’opération ?
La réduction mammaire nécessite une hospitalisation de 2 à 3 jours ainsi qu’un arrêt de travail pouvant aller jusqu’à 3 semaines.
Le port d’un soutien-gorge en tissu élastique, offrant un bon maintien et s’ouvrant par devant est recommandé jour et nuit durant deux mois tandis que le sport est proscrit pendant cette même période.
Des visites chez votre chirurgien seront fixées pour s’assurer de la bonne cicatrisation et, si nécessaire, des retouches pourront être effectuées pour en améliorer l’aspect.
Le coût de l’intervention ?
Il faudra compter de 3000 à 5000 euros selon l’importance de l’hypertrophie. Toutefois, il faut savoir que la Sécurité Sociale peut prendre en charge totalité ou partie du coût de l’intervention : le seuil de prise en charge est fixé à 300 grammes par sein, en-dessous de ce seuil, l’intervention est considérée comme purement esthétique et ne bénéficiera pas de la prise en charge.
Enfin, certains chirurgiens pratiquent des dépassements d’honoraires pouvant être importants (jusqu’à 4000 euros), ces dépassements ne sont pas pris en charge par la Sécurité Sociale mais peuvent l’être par votre mutuelle, pensez donc à vous renseigner.
Terminons en ajoutant qu’il est essentiel, avant toute décision, de consulter plusieurs chirurgiens. Arrêtez votre choix sur celui en qui vous aurez toute confiance. N’hésitez jamais à poser toutes les questions qui vous passent par la tête, cela fait partie du rôle du praticien que d’y répondre, de vous informer des risques, des suites de l’opération, etc...
Enfin, sachez qu’entre le moment où vous aurez pris votre décision et le jour de l’intervention doit être respecté un délai de 15 jours minimum vous permettant de réfléchir et, si besoin, de revenir sur votre décision librement.