De récentes études démontrent que les stations d’épuration n’éliminent pas les résidus de médicaments contenus dans les eaux usagées, ce qui contribue à la pollution des rivières. Les conséquences de cette pollution sont importantes, des poissons hermaphrodites ou qui changent de sexe, des êtres humains qui résistent aux traitements antibiotiques, et vraisemblablement d’autres retombées que l’on ne connaît pas encore…
Parmi ces résidus de médicaments, les molécules retrouvées lors des récentes analyses, la molécule que les chercheurs retrouvent le plus est le paracétamol, puis vient l’ibuprofène et enfin toute la gamme des anti-inflammatoires aux antidépresseurs. Les chercheurs ont même détecté lors de ces analyses des traces de résidus de pilules contraceptives. Toutes les analyses effectuées dans les fleuves français comme par exemple la Seine, la Gironde et la Loire démontrent que tous les fleuves sont touchés par cette pollution. Son origine proviendrait des eaux usagées chargées de toutes ces molécules que les stations d’épuration n’arrivent pas à nettoyer car elles ne sont pas conçues pour cela. Bien au contraire, après leur passage par les stations d’épuration, certaines molécules médicamenteuses seraient transformées et de ce fait encore plus actives. Les médicaments consommés, passent dans les urines ce qui explique qu’on les retrouve dans les eaux usagées. Autre facteur expliquant la présence de ces molécules, les eaux usées des hôpitaux en sont également chargées mais également les antibiotiques utilisées pour les animaux d’élevages ou encore les médicaments dont on se débarrasse dans la cuvette des toilettes.
Les effets de ces molécules sur l’environnement sur le long terme sont encore inconnus, si ce n’est sur les poissons qui, ingurgitant les molécules de pilules contraceptives, se féminisent. En 2003, une étude du Ministère de l’Ecologie effectuée dans la Seine et le Rhône a démontré que les molécules médicamenteuses absorbées par les poissons étaient responsables de leur féminisation. On sait également que cette pollution latente est responsable des résistances de certains microbes aux antibiotiques. L’Académie de pharmacie s’intéresse aux problèmes et a chargé le toxicologue Jean-Marie Haguenoer d’émettre des recommandations pour tenter de résoudre ce phénomène inquiétant.
L’une des solutions pour remédier à ce problème sanitaire grave serait de moderniser les stations d’épuration. De plus, les Français reconnus comme étant des adeptes de la prise de médicaments, devraient diminuer, quand c’est possible, le recours systématique aux gélules afin que les rejets dans la nature soit moins importants. Cette prise de conscience serait également salutaire pour la sécurité sociale qui de son côté ferait des économies.