La fabrication de vêtements prêts-à-coudre est une activité néo-industrielle, en amont. Ensuite, le produit est cousu par la cliente finale, dans le cadre d’une activité de loisirs créatifs. Les modes de fabrication délocalisée sont remis en question et tous les organismes réfléchissent à la manière de relocaliser une partie de la production. La mass customisation offre une possibilité de vêtement mieux adapté mais celui-ci reste cher, si la fabrication est faite en France. Le vêtement prêt-à-coudre est une alternative. La scic Les Fées continuera l’étude entreprise grâce à un financement de la région Nord Pas-de-Calais, et l’incubateur Innotex, sur la fabrication semi sur-mesure.
Historique de la démarche : L’idée vient de mon vécu professionnel : En 1983, j’étais VRP et j’implantais les dépôts de patrons de couture « Vogue et Butterick » en région parisienne pour la société Trégal. A partir des freins à la vente des patrons, j’ai imaginé un produit intermédiaire entre la façon traditionnelle de coudre et la confection. J’ai donc réfléchi à un « kit de couture » dans lequel on trouverait un modèle mode, dans une belle matière, avec du fil et des fournitures assorties ainsi que les explications de montage. C’est ainsi que j’ai créé la Sarl « Objectif 6 » en 1984 et ouvert une boutique dans le Marais. J’ai reçu un très bon accueil de la presse féminine et des clientes « early adopters ». J’ai arrêté cette activité après 3 ans, en 1987 car la fabrication artisanale et les coûts de matière ne me permettaient pas une marge suffisante. Maturité du projet : J’ai repris l’idée du kit avec deux nouveaux axes de développement : Premier axe (marketing) : Les loisirs créatifs, ou des créateurs prestigieux tels Chantal Thomas, Issey Miyake ou Stella Cadente et Nelly Rodi ont fait des incursions, signe que les loisirs créatifs sont une tendance à suivre. Deuxième axe (technologique) : - La customisation, ou « sur mesure industrielle» (mass customisation). - La visualisation 3D. Ce choix de promouvoir un kit de vêtement « semi sur-mesure » résulte de la conclusion d’une étude de l’IFTH d’où il ressort que 2 femmes sur 3 et 1 homme sur 2 ne sont pas satisfaits des produits de confection et qu’ils souhaitent des vêtements plus adaptés à leurs mensurations réelles. L’évolution constante des logiciels de modélisme 2D/3D à mis la technologie à la hauteur des TPE innovantes. Finalité d’intérêt collecif de la scic : De nombreuses études montrent que la recherche de « sens » est une préoccupation forte dans l’intention et l’acte d’achat : - Innocuité et réassurance, - Relocalisation, écologie, éthique, développement durable préservant la qualité. - Transmission de savoirs, - Sous l’effet des réseaux sociaux, le besoin d’appartenance à une « tribu » devient prégnant. Ces préoccupations permettent de s’extraire de la contrainte de prix, malgré l'économie de "crise". Innocuité et réassurance : « La qualité des tissus Européens limite les risques. Greenpeace œuvre depuis des années sur les impacts sanitaires et environnementaux de la production des textiles. Les analyses que l’association a réalisées sur des vêtements fabriqués dans différents pays d’Asie (Chine, Vietnam, Malaisie et Philippines), montrent que les processus industriels de fabrication pour 52 vêtements sur 78 utilisent des NPE comme détergeant. » Source : Rapport Greenpeace « Dirty Laundry 2 : Hung Out to dry”, août 2011 et revue Mariane.fr Relocalisation : Faire soi-même son vêtement, où le donner à coudre sur-mesure à une couturière de quartier, contribue à relocaliser la fabrication. Ecologie : Le kit a également un bon bilan carbone puisqu’il est l’alternative à l’importation de vêtements qui parcourent des milliers de kilomètres pour arriver jusqu’à nous. Ethique : Faire son vêtement limite l’achat de vêtements fabriqués par une main d’œuvre à bas salaires, avec le risque d’exploitation que cela comporte. C’’est aussi un positionnement. (voir l’application e-tune « how many slaves work for you ?”, pour encourager les marques à vérifier leur supply chain). L’anniversaire du drame du Rana Plaza vient nous rappeler les conséquences de nos modes de consommation. Développement durable et qualité : Les matières proviennent de « récupération » de haut-de-gamme, c’est une forme de recyclage « qualitatif ». Après avoir passé plusieurs heures à coudre son vêtement, on ne le jette pas aussi vite qu’un autre vêtement. C’est la « slow fashion ». Transmission, initiation : Le kit pourra également être un support pour initier ses enfants, ce qui est perçu comme important par 75% des pratiquants de loisirs créatifs, selon une étude de l’INSEE de 2009. Appartenance et réseaux : Les fashionistas se transforment en recessionistas, mais ne renoncent pas à un beau tissu et un beau vêtement. En complément de produits qualitatifs à un prix équitable, le site offrira une grande convivialité et une interaction avec les clientes. Les clientes sont invitées à diffuser des avis et à voter, voir participer au processus de création, en co-working, dans l’esprit des Fab-Labs. YouTube et partage : Les vidéos de montage des vêtements, visibles gratuitement sur YouTube sont plébiscitées, avec plus de 1340 abonnés et près de 453 000 vues. Economie de crise : Dans un article paru sur le site L’express-L’entreprise : « Le marketing spécial « fauchés », remède anti-crise ? Etienne Gless parle de « Ghandian engineering ». Ce « marketing de la frugalité », est théorisé depuis quelques années. Dans les grandes lignes, il prône la possibilité de produire à un prix abordable des produits riches en nouvelles technologies. La philosophie sous jacente va même jusqu’à convoquer l’idéal du Mahatma Gandhi : « Doing More with Less for More » : Faire plus avec moins pour le plus grand nombre. Source : lesfees.fr 5 rue du Moulin à Tan 77520 Donnemarie Dontilly