Les médecins sont formels, une femme doit supprimer toute consommation d’alcool et de médicaments durant sa grossesse. Le Docteur William Lowenstein, spécialiste des addictions auteur de « Femmes et Dépendances » dénonce toutes les conséquences irréversibles que l’alcool et les anti-dépresseurs ont sur le fœtus. Durant la grossesse, lorsqu’une femme boit régulièrement ou prend certains médicaments, elle met en danger le bon développement de son enfant…
Les femmes enceintes sont conscientes des risques qu’elles font courir à leur enfant lorsqu’elles fument et, arrêtent très facilement la cigarette durant leur grossesse. Naissance prématurée, bébé de petit poids, problèmes ORL ..., les effets de la nicotine sur le fœtus sont maintenant reconnus. Le message est passé, mais il n’en est pas de même pour l’alcool et l’absorption de certains médicaments. Bien sûr, une femme enceinte peut s’autoriser un verre d’alcool très exceptionnellement pour fêter une occasion par exemple. Le danger est la consommation régulière d’alcool durant la grossesse. En effet, tout alcool absorbé par la mère passe dans le sang, donc dans le placenta. Cette consommation d’alcool peut avoir des conséquences irréversibles sur le développement futur de bébé dont le foie n’est pas encore formé pour digérer l’alcool.
Chaque année 2 à 3 000 enfants sont atteints du syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), syndrome qui entraîne différentes pathologies comme des malformations ou des retards mentaux, des conséquences dues selon le Docteur Lowenstein, à une consommation régulière d’alcool durant la grossesse. Une femme enceinte qui boit tous les jours risque dans un cas sur dix de donner naissance à un enfant atteint d’un retard mental ou d’une malformation. L’absorption régulière d’alcool est la première cause de retard mental non génétique. Une étude récente démontre que tous les enfants atteints du SAF ont un QI inférieur à 75.
Il y a deux ans, un texte de loi a été voté à l’Assemblée Nationale imposant aux producteurs d’apposer sur les bouteilles d’alcool un étiquetage informant les femmes enceintes de la nocivité de l’alcool durant la grossesse. Hélas, le texte de loi n’a jamais été appliqué. Le décret d’exécution de ce texte de loi devrait paraître au journal officiel en octobre 2007.
Pour les mêmes raisons, la prise de certains médicaments comme les tranquillisants, les somnifères et les antidépresseurs est à proscrire durant la grossesse car là aussi ces médicaments ont également une interaction sur le fœtus. L’action de ces médicaments sur le fœtus entraîne des troubles de l’attention et de la mémoire, les mêmes pathologies qu’en cas de consommation de cannabis.
A lire « Femmes et Dépendances » de W.Lowenstein et D. Rouch aux Ed. Calmann-Levy