Lorsqu’après plusieurs années d’essais, le bébé tant attendu ne vient pas et que la mauvaise nouvelle que l’on pressentait déjà tombe, on cherche la solution quelle qu’elle soit pour éprouver, à son tour, la joie de mettre au monde un bébé ! Ne pas parvenir à concevoir un enfant est vécue comme une injustice à laquelle il convient de remédier, dans notre société actuelle la femme doit enfanter, il en va de son accomplissement… Les solutions sont limitées, on en a vite fait le tour : procréation médicalement assistée et stimulations hormonales déjà maintes fois tentées ou don d’ovocytes, telles sont bien souvent les dernières portes ouvertes sur la maternité.
Seulement voilà, la France met des bâtons dans les roues du don d’ovocytes. Réglementation sévère, délais d’attente écrasants et examens interminables en font un procédé rarissime, une difficulté d’autant plus absurde que nos voisins, eux, s’affichent comme des champions du don et du transfert d’ovocytes !
Belgique, Grèce, Espagne, opèrent chaque année nombre de transferts d’ovocytes dont plus de la moitié réalisée sur des françaises !
Les avantages du don d’ovocytes ? Nul besoin de vous faire un dessin, avoir un enfant est un immense bonheur et pouvoir lui donner naissance une bénédiction ! Non pas que l’adoption, soit totalement rejetée par ces femmes désireuses d’avoir un enfant, mais là encore, la procédure d’adoption s’avère un véritable parcours du combattant avec, au final, la possibilité d’un échec de plus et de beaucoup de temps perdu !
Un temps précieux, d’ailleurs trop souvent gâché par les lois françaises en vigueur en matière de don de cellules. Le fait est qu’en France règne le principe de gratuité du don d’organe et de cellule, principe engendrant une procédure incroyablement longue et aberrante, laissant bien souvent les candidates au don d’ovules, sur un échec et parfois même au bord de la stérilité !
Examens nombreux et à répétition, stimulations et même surstimulations ovariennes qui, à terme, peuvent se conclure sur la stérilité, traitements longs voire inadaptés, toute-puissance des spécialistes dénoncée par nombre de candidates qui se voient refusées au transfert pour des raisons qui ne leur seront jamais communiquées et un coût de 3000 à 10 000 euros par tentative à ajouter aux nombreux examens… Autant de raisons qui poussent les françaises à tenter leur chance sous d’autres horizons, ceux de l’Espagne, de la Grèce et de la Belgique principalement.
Aux yeux de nos voisins européens notre législation est une aberration impliquant une incroyable perte de temps et d’argent, si bien, que chaque année leurs hôpitaux et spécialistes voient poindre une foule de candidates à la nationalité française, informées par une amie ou une discussion sur l’un des nombreux forums consacrés au don d’ovocytes, qu’ici le temps serait plus propice aux bébés !
En 2004, moins de 300 transferts d’ovocytes ont été effectués en France, contre plus du triple répertorié au palmarès d’une seule clinique espagnole, faites le compte !
De même, si en France le double don spermatozoïdes-ovules est interdit par la loi, Belgique, Grèce et Espagne l’autorisent ! Une réglementation simplifiée, des transferts régulièrement pratiqués et près de 50 % de chances de réussite du fait de la rapidité de l’opération (la France jusque 2004 obligeait la congélation des cellules avant l’implantation, une étape inutile réduisant les chances de réussite à 15 ou 20 %) !
Partir à l’étranger pour se faire transférer les ovules d’une donneuse ? Une tendance qui, aux yeux des spécialistes, n’est pas là de s’essouffler ! Aujourd’hui l’âge moyen du 1er enfant est sans cesse repoussé, maintenant à 30 ans et demain ? Les femmes veulent elles-aussi une carrière et de belles années de « liberté » avant de se consacrer à la maternité. Mais elles ignorent parfois que plus le temps passe plus les difficultés à concevoir s’immiscent dans les projets de vie, nouveau problème, nouvelle donne : un enfant à tout prix !
Et la France, quant à elle, modifiera-t-elle ses lois bioéthiques face à ce phénomène de société qu’est devenu le don d’ovules ?