Si la marque inspire à la gente féminine une farandole de lingerie, froufrous, nœuds satinés, soieries et dentelles à l’appui, ces messieurs, eux, pensent à de fameuses leçons, qu'une fois n'est pas coutume, ils auront suivies assidûment. Aubade, symbole de féminité et de luxe, image d’une marque qui n’a pas froid aux yeux et affiche dans nos rues des corps voluptueux parés de lingerie fine et soulignés d’une leçon taquine, mais sans visage, s’il vous plaît ! A cela s’ajoute le savoir-faire de la marque qui, non contente de nous proposer des dessous affriolants, les prévoie confortables et fonctionnels, parce qu’il ne suffit pas d’être sexy dans la vie !C’est en 1875 que naissent les prémisses d’Aubade à l’initiative du docteur Bernard qui se lance dans la confection de corsets orthopédiques. Moyennement glamour me direz-vous, mais les corsets en question ne sont pas estampillés Aubade mais Prégermain, rien à voir encore avec la marque de lingerie que l’on chérit.
La société fait son chemin et est rachetée dans les années 1920 par un certain Jean Pasquier dont le fils, Charles Pasquier, donnera naissance à Aubade. Pourquoi Aubade, on ne sait pas au juste, mais certains ont émis l’hypothèse d’une référence à son lieu de naissance, l’Aube.
Et la chance est avec Aubade qui doit notamment son essor aux climats socio-économique et politique de l'époque : elle a fait de la séduction quasi provocante son cheval de bataille, et mai 68 vient insuffler un vent d’audace et de révolution dans l’esprit français.
Cela n'épargnera pourtant pas à la marque les foudres de la censure qui, à plusieurs reprises, viendra frapper ses campagnes publicitaires jugées « osées » voire même « scandaleuses ». L’une d’elles, donnait à voir une femme dont la cuisse était parée de la main d’un homme, preuve que les mœurs évoluent !
Ceci dit, entre scandale et froufrous, Aubade habille les femmes de lingerie coquette et connaît un succès certain jusque dans les années 80.
Tandis qu'elles touchent à leur fin, la marque connaît un ralentissement et c’est la fille de Charles Pasquier, Ann-Charlotte Pasquier, qui est désignée pour reprendre les reines de la maison.
La jeune femme a plus d’un tour dans son sac et connaît le pouvoir d'une bonne communication et met donc la main sur un publicitaire avisé, Jean Colette, qui va mettre au point les fameuses « Leçons ». Les mannequins ont un corps de rêve mais pas de visage pour permettre aux femmes que nous sommes de nous identifier, nous dit-on. Les leçons tapent dans le mille ou plutôt dans l'oeil de la consommatrice (ou du consommateur ?) et Aubade redémarre
La maison de lingerie est cédée à la société suisse Calida en 2005 mais la demoiselle Pasquier garde les reines bien en main et le pied à l'étrier, s’assurant que leçons de séduction et pièces de dentelle restent comme on les aime, authentiques et à croquer, n’est-ce pas messieurs ?
Notons aussi le travail éblouissant des photographes de la maison, Matussière tout d’abord auquel a succédé Bruhat puis Lewis et Perez dont le nom orne toujours les photographies de la marque.
Le site : www.aubade.com